Des êtres merveilleux font partie de cette communauté du « Bien-être » et de la « Spiritualité » : croiser leur chemin me ravit toujours le cœur et renforce ma foi !
On croirait - oeuvrant tous dans ce domaine – que les motivations de chacun d’entre nous ne sont que louables mais, sous de beaux discours, ce n’est malheureusement pas toujours le cas...
Quels sont les pièges dans lesquels peuvent tomber un thérapeute (ou un aidant, au sens large) ?
En spiritualité, on appelle cela « l’égo spirituel ».
En psychologie, on appelle cela « le complexe de supériorité ».
Je me souviens avoir ressenti un premier malaise idéologique lorsque j’étais à « Bioforce », école de Solidarité Internationale.
J’avais 22 ans et j’étais la cadette de la promotion. Je ne me souviens plus du nombre d’étudiants qui la formait mais nous étions au minimum une soixantaine, d’âges très variés et venant des 4 coins de la planète. Tous les profils étaient présents mais beaucoup avaient déjà une expérience de terrain, confirmée ou non, dans l’Humanitaire.
Cette école est très exigeante et nous évalue tant sur notre savoir-faire que sur notre savoir-être, et ce, même en-dehors de la structure. Cette rigueur est gage de qualité auprès des différents partenaires du secteur.
Nous étions formés – entre beaucoup de choses - à ne pas tomber dans le complexe de supériorité de l’expatrié, créant des besoins auprès des populations, se pensant et se positionnant comme « sachant » vis-à-vis d’elles. Nous devions nous adapter au plus près du quotidien des personnes qui nous accueillaient au sein de leurs lieux de vie.
Du haut de ma jeunesse et de mon inexpérience dans l’Humanitaire, j’étais arrivée avec un enthousiasme et un engagement débordants, en pensant sincèrement que la présence de tout le monde était motivée dans le but d’aider et œuvrer pour cette grande cause, que cela était une conviction personnelle, une vocation. Quelle naïveté… et même vis-à-vis de certains membres du corps professoral !!
Parce qu’en-dehors du monde utopique au sein duquel je m’étais bercée, il y a des personnes qui choisissent ce genre de métier – humanitaire ou thérapeute - non pas par altruisme mais par soif de pouvoir. Alors, bien entendu, ils n’en ont pas forcément conscience et ne le verbalisent pas ainsi mais dans les faits, certains peuvent s’avérer être de véritables dictateurs ou gourous – les deux allant souvent de pair car ni l’un ni l’autre ne supporte que sa parole ou son positionnement soit remis en question… et encore moins publiquement, comme je peux le faire !
Par exemple, lorsque je travaillais dans le social, il y avait des anciens sans-abris - devenus par la suite salariés de l’association – qui faisaient preuve de cruauté envers leurs anciens compagnons de route en les privant d’une nourriture mise normalement à leur disposition.
J’ai trop souvent vu ou entendu parler de situations similaires et m’y être opposée d’une façon ou d’une autre, pour ne plus être dupe. Ceci dit, je ne m’y suis jamais faite et j’espère que je ne m’en accommoderai jamais !!
Pourquoi agir ainsi en tant que thérapeute ?
Parce que le pouvoir – ou devrais-je dire le « semblant de pouvoir » - a toujours fait tourner la tête de grand nombre d’êtres humains. Cela existe depuis la création de la Terre et, on le sait tous, ce n’est pas prêt de s’arrêter…
Parce que lorsqu’en tant qu’aidant nous accueillons quelqu’un qui est dans la souffrance ou le désespoir, il place en nous beaucoup d’attentes, nous prête des forces que nous n’avons pas et qui, en fait, lui appartiennent… seulement, il ne le sait pas encore !...
Car, que serait le dictateur ou le gourou sans des personnes qui le suivent, elles-mêmes guidées ou aveuglées par la peur : RIEN !!
Parce que cet abus de pouvoir ou, en terme technique, cet abus de faiblesse, tente de colmater les propres défaillances et peurs du thérapeute. Car s’il avait fait face à celles-ci et effectué tout le travail personnel que nécessite sa fonction – comme le travail de supervision que se doit de suivre le psychologue afin d’adopter une juste posture face aux personnes qu’il reçoit, il ne serait pas indispensable au professionnel du bien-être, par exemple, de les masquer.
Car une personne sûre d’elle, de son expérience et consciente également de ses propres limites, ne ressent pas ce besoin viscéral d’écraser les autres et d’exploiter sa souffrance afin de se sentir valorisé, vivant et ainsi pour exister.
Retarder l’échéance de la mise en lumière de ses propres ombres, c’est alimenter sa propre souffrance et diffuser celle-ci autour de soi.
D’où le caractère néfaste de la fréquentation des personnes toxiques.
Que se passe-t-il quand quelqu’un tient tête au « gourou » ?
Ça clashe, tout simplement, comme lorsque le feu rencontre la glace !!
Il ne peut pas en être autrement car il est insupportable pour ce type de personne d’être remis en question car toutes ses fondations sont alors ébranlées.
On a tous vu cet être, un jour où l’autre de notre vie, gentil, doux comme un agneau et bien sous tous rapports - tant qu’on va dans son sens - et se transformer en un être impoli, violent et menaçant dès qu’on le contredit.
Comment réagir dans ce genre de situations ?
Pour ma part, je me dis que cela lui appartient et que ce n’est pas à moi de supporter ses défaillances, et encore moins de les réparer. Cela fait partie de son chemin comme cela fait partie du mien d’y être confrontée.
Cela n’empêche pas que je suis encore étonnée de ce genre de situation alors que je ne devrais très certainement ne plus l’être… Mais, encore une fois, j’espère ne jamais me faire à ce type de comportement car l’objectif de chacun d’entre nous, à mon sens, est de diffuser la Lumière, même si cela doit en aveugler certains… Peu importe, chacun construit son Bonheur et je choisis, par la Loi de l’Attraction, de l’attirer et de le diffuser en toute conscience.
Alors si vous rencontrez ou cotoyez de fait ce genre de personnes toxiques : éloignez-vous en le plus vite et le plus loin possible et, si ce n’est pas possible pour l’instant, protégez-vous en autant que vous le pouvez de toutes les manières possibles (ancrage, méditation, prière…).
Quoi qu’il en soit, je suis persuadée d’une chose, c’est que la Lumière et l’Amour gagnent toujours –même si cela peut faire cliché !!
Si l’autre ne supporte pas votre taux vibratoire, c’est lui qui sera le plus incommodé entre vous deux et il y a de fortes chances pour que tout soit mis en place par l’Univers pour l’écarter de votre cercle. Gardez la foi car au bout du tunnel, il y a toujours la Lumière…
Et puis, finalement, faire preuve de compassion envers ce genre de comportement - sans pour autant le cautionner - ne serait-il pas le plus beau cadeau qu'on puisse se faire à soi-même et à l'autre afin de transmuter ces énergies dans des visées supérieures ?...
